La Nouvelle de la classe, Prix

"Nouvelle de la classe" : les lauréats

La remise des prix de la "Nouvelle de la classe", concours lancé dans le cadre du Livre sur la Place, impulsé par le Crédit Mutuel, sa Fondation pour la Lecture et la Ville de Nancy, a eu lieu ce mardi 7 juin à l'Hôtel de Ville de Nancy. 11 classes de CM1-CM2 de la région Grand Est ont été récompensées pour leur création d'une nouvelle par un jury de choix, la prestigieuse Académie française.

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Depuis 2009, Le Livre sur la Place est le signal de départ du concours "La Nouvelle de la Classe". Alliant écriture, lecture et imagination, ce concours organisé pour les CM1 et CM2 de la région Grand Est se déroule tout au long de l'année scolaire.

L'Académie française en est le prestigieux jury.

Cette 13e édition a été lancée le 10 septembre 2021 lors de l'inauguration du salon au cours de laquelle ont été énoncés les deux incipit proposés par les écrivains Adélaïde de Clermont-Tonnerre et Franz-Olivier Giesbert, tous deux lauréats du Grand Prix du Roman de l'Académie française.

Les élèves ont eu la possibilité de poursuivre l'une des deux phrases suivantes pour rédiger leur nouvelle :

  • "Quelle ne fut pas sa surprise, en cherchant d'où venait ce bruit incroyable, de découvrir un oiseau, et pas n'importe quel oiseau, au beau milieu de son salon."
    Adélaïde de Clermont-Tonnerre
  • "Il était 8 heures du matin quand Monsieur Calmel entra dans la boulangerie et demanda un pain au chocolat..."
    Franz-Olivier Giesbert

Sarah Polacci, Commissaire générale du Livre sur la Place, a déposé sous pli fermé les copies à l'Académie française. Sous l'autorité de leur Secrétaire perpétuel, Hélène Carrère d’Encausse, les Académiciens se sont réunis au mois d'avril pour voter pour leurs nouvelles préférées.

Fin juin, la classe de CM2 de Madame ESTANQUEIRO (école Nicolas François Noirel à Jeandelaincourt), lauréate du premier prix, vivra une journée exceptionnelle à Paris et sera accueillie à l'Académie française, sous la Coupole. Un moment magique pour ces écrivains en herbe.

Les classes primées

  • 1er prix / La classe de CM2, Madame ESTANQUEIRO, École Nicolas François Noirel, Jeandelaincourt (54). Titre : Enquête boulangère
  • 2e prix / La classe de CM2, Madame IACONO, École élémentaire Charlemagne, Nancy (54). Titre : Heureux qui comme Iris
  • 3e prix / La classe de CM1, Monsieur BOURGKARD, École Gebhart, Nancy (54). Titre : L’albatros
  • 4e prix / La classe de CE2-CM1-CM2, Madame BOUROT, École élémentaire, Chaouilley (54). Titre : Cette leçon vaut bien un pain au chocolat sans doute
  • 5e prix / La classe de CM1-CM2, Monsieur LEPRIVEY, École élémentaire Mouzimpré, Essey-lès-Nancy (54). Titre : Dessin animé
  • 6e prix / La classe de CM1-CM2, Monsieur CLAUDEL, École du Centre, La Bresse (88). Titre : Les ailes de l’amitié
  • 7e prix / La classe de CM1-CM2, Madame WEISROCK, École de Lusse (88). Titre : Histoire à dévorer avant le goûter sans modération !
  • 8e prix / La classe de CM1-CM2, Monsieur DURAND, École René Haby, Lunéville (54). Titre : Drôle d’oiseau !
  • 9e prix / La classe de CM1-CM2, Monsieur PEULTIER, École La Providence, Bayon (54). Titre : Une nouvelle transparente
  • 10e prix / La classe de CM1-CM2, Madame KERDOUD, Ecole Maurice Barrès, Saulxures-lès-Nancy (54). Titre : Drôle de piaf
  • Prix de l’illustration / La classe de CM1-CM2, Madame THOUVENIN, École élémentaire de Bertrichamps (54). Titre du mot-valise : Saguoinfre

La nouvelle lauréate du 1er prix (classe de CM2 de Madame Estanqueiro, école Nicolas François Noirel, Jeandelaincourt)

Enquête boulangère

Il était 8 heures du matin quand Monsieur Calmel entra dans la boulangerie et demanda un pain au chocolat… Le client s’assit à une table pour savourer son petit déjeuner. A peine avait-il croqué dans sa viennoiserie qu’il reçut un appel inattendu. Il abandonna son festin à peine entamé, et sortit précipitamment de la boutique.

C’est quelques heures plus tard que le meurtre fut découvert…

La chouquette faillit en perdre ses perles de sucre lorsqu’elle découvrit son voisin de vitrine, étendu sur la table. L’inspecteur Painsuisse, envoyé expressément depuis Genève, fut appelé sur le lieu du crime, afin de faire toute la lumière sur cette sombre affaire. Il se rendit rapidement compte qu’il avait du pain sur la planche, et mit aussitôt la main à la pâte.

L’inspecteur commença par interroger l’escargot aux raisins. Jaloux depuis toujours de la garniture de son proche cousin (qui pouvait préférer les raisins secs au chocolat ?), il possédait un alibi en béton : il était en train de se faire dorer la pilule dans le four au moment du crime. L’interrogatoire du chou ne donna rien non plus : c’était une vraie crème, incapable de malveillance. Quant au boulanger, il aurait été bien bête de saboter son gagne pain.

Devant le manque de témoins, l’inspecteur Painsuisse se trouvait dans un sale pétrin. Une récompense de mille pépites de chocolat fut promise à celui qui apporterait une indication utile.

Ainsi, grâce à l’intervention d’une brioche à qui on avait graissé la pâte, l’inspecteur apprit qu’une dispute avait éclaté quelques jours plus tôt entre la victime et la chocolatine.

Fraichement débarquée de Toulouse, la suspecte ne supportait plus l’usurpation de son identité, et aurait voulu lui faire passer le goût du pain !

Il n’en fallut pas plus à l’inspecteur Painsuisse pour conclure cette affaire. La chocolatine fut condamnée à manger son pain noir à perpétuité. Quant à Monsieur Calmel, il revint dès le lendemain matin, faire une nouvelle victime, dont il ne fit qu’une bouchée.