Le salon

Édition 2024

Édition 2024

46ème édition du Livre sur la Place - Du 13 au 15 septembre 2024 - Place de la Carrière

46ème édition du Livre sur la Place - Du 13 au 15 septembre 2024 - Place de la Carrière

Le Livre sur la Place donne à voir la littérature telle qu’elle est : un doute autant qu’un espoir. Une confidence, parfois. Un pas vers l’autre, toujours. Mais d’abord, une liberté !

Révolutions technologiques, bouleversements sociaux, secousses politiques, crises identitaires : les auteurs s’emparent de tous les frémissements du monde, des faits les plus retentissants jusqu’aux réalités les plus intimes. Ils font se côtoyer la grande et les petites histoires. Ils se font l’écho de nos doutes et de nos craintes face à l’avenir mais aussi des espoirs que nous formons.
Lire, c’est s’offrir les clefs de compréhension de notre monde. Lire, c’est la possibilité de devenir acteur de son propre destin. Grâce aux livres et à leurs auteurs, nous forgeons une vie de liberté et d’émancipation.
C’est ainsi qu’une riche programmation « débats d’idées » permettra d’échanger des questions d’actualité en présence de romanciers, de philosophes, d’historiens et de journalistes.

Et c’est sous l’oeil aussi malicieux que vigilant de celui qui a pensé la « complexité » que nous pourrons appréhender ensemble celle de notre monde. Edgar Morin, à 103 ans, nous fait l’honneur de présider le Livre sur la Place et d’y insuffler l’esprit de résistance qui l’anime depuis près d’un siècle. Car lire est un acte de résistance aussi anodin que puissant. Résistance à l’air du temps et aux conformismes : lire c’est résister en apprenant parfois à penser contre soi-même, à devenir un autre pour faire émerger un soi neuf et produire de l’inattendu.

Cette 46e édition sera également l’occasion de rendre hommage à celui qui a aiguisé l’appétit de lecture des Françaises et des Français pendant plus d’un demi-siècle, un ami fidèle de Nancy et du Livre sur la Place qu’il présida en 2005 : Bernard Pivot. Passeur privilégié des vertus de la littérature, il nous en a fait découvrir les facettes les plus lumineuses, celles qui vous seront offertes à la découverte dans les lieux les plus divers : des médiathèques aux résidences autonomie, du quartier Mouzimpré à l’Institut des sourds de la Malgrange, des hôpitaux aux lieux plus insolites comme le parking Charles III ou un bus en route vers le Parc Sainte-Marie et bien sûr, le long des allées du grand chapiteau.

Bon salon !

Mathieu Klein
Maire de Nancy
Président de la Métropole du Grand Nancy

Bertrand Masson
Adjoint délégué à la culture, au patrimoine, 
aux métiers d'art et aux grands événements

Adolescent orphelin, j'ai voulu m'évader de la vie dans l'imaginaire des romans et c'est à travers cet imaginaire que j'ai découvert la vie. Je découvris des enfants malheureux comme moi, le Rémi de Sans Famille, le Jack d'Alphonse Daudet. Je découvrais le scepticisme avec Montaigne et Anatole France aujourd'hui bien oublié. Je découvrais surtout les complexités, les abymes, les horreurs, les sublimités de l'âme humaine chez Tolstoï et surtout Dostoïevski. Je découvrais avec Balzac ce que sont les relations humaines et ce qu'est la société.

Plus que tout, le roman m'a éduqué sur la vie avant même que je vive vraiment, enseignement dont sont totalement dépourvus l'école et le lycée, où j'ai vécu concrètement les vertus de la camaraderie, déjà livresquement connues entre Achille et Patrocle, Oreste et Pylade, puis plus près Jerphanion et Jallez des Hommes de bonne volonté de Jules Romain.

J'ai appris la guerre, sa bêtise et son horreur en lisant Au-dessus de la Mêlée de Romain Rolland et Le Feu de Barbusse. J'ai appris l'enthousiasme et le besoin de réaliser mes aspirations en lisant Jean-Christophe de Romain Rolland. Depuis les profondeurs subjectives de l'âme humaine jusqu'aux réalités objectives de la vie sociale, c'est le roman, non les traités de psychologie ou sociologie, qui m'a éclairé, illuminé et aussi plongé dans l'obscurité de notre destin. Aujourd’hui déferlent films, dont beaucoup admirables, séries, vidéos, images, mais rien ne remplace le roman.

Edgard Morin
Président de la 46e édition du Livre sur la Place

En littérature, l’espace et le temps se déploient, les frontières se déplacent. Dans les textes littéraires, vies intimes et puissance politique se mêlent. Ainsi dans les livres, le monde s’élargit. Plus grand, plus beau, plus triste, plus grave. Plus vivant.

Alors pendant trois jours, Nancy va pousser les murs pour accueillir le monde. Près de deux cents auteurs seront programmés au Livre sur la Place, dont on m’a donné la charge il y a trois ans de prendre soin.

Comme on cultive son jardin, pendant de longs mois, nous avons lu et réfléchi aux graines que nous allions planter cette année pour vous offrir des couleurs, des parfums, des formes d’ici et d’ailleurs.

Promenez-vous dans ce programme. Autorisez-vous de cueillir. Des rencontres et des lectures qui en fleuriront, je ne doute pas qu’il restera des souvenirs. Et par temps d’orage, les mots des auteurs vous reviendront et vous sauveront peut-être de votre solitude.

C’est la force de la littérature de nous ramener sans cesse à la vie.

« Et tu sais qu’en dépit des souffrances, des déceptions et des drames qu’elle charrie, tu sais maintenant de toutes les fibres de ton corps combien passionnante est la vie. »
(Charles Juliet, Lambeaux).

Sarah Polacci
Commissaire générale du Livre sur la Place