Toute l'année

Résidences d’auteur

Le Crous Lorraine, dans le cadre de sa politique culturelle, multiplie les actions pour inviter la culture dans les résidences universitaires. En 2017 ont été initiées des résidences d’auteur : pendant deux mois, chaque année, un auteur est invité à venir poser ses valises au sein de la résidence universitaire Boudonville à Nancy. Une immersion dans la vie étudiante au cours de laquelle cet auteur anime des cafés littéraires et des ateliers d’écriture à destination des étudiants.

L’écrivaine belgo-rwandaise Dominique Celis en résidence à Nancy

L’écrivaine belgo-rwandaise Dominique Celis est en résidence d'auteur au Crous Lorraine à Nancy, en partenariat avec Le Livre sur la Place, du lundi 22 janvier au dimanche 17 mars 2024.

Pour cette septième édition, Le Livre sur la Place a proposé au Crous Lorraine d’accueillir la romancière belgo-rwandaise Dominique Celis. Elle était venue à Nancy en septembre dernier, lors de ce salon, pour parler de son premier roman Ainsi pleurent nos hommes, un roman cru et poétique sur le traumatisme du génocide des Tutsis de 1994. Cette résidence permettra à Dominique Celis d’écrire son second roman. Cet accueil concrétise la volonté du Crous Lorraine et du Livre sur la Place d’aider à la création littéraire contemporaine. Cette résidence est aussi l’occasion d’une immersion dans la ville et dans la vie étudiante nancéienne.

La présence de Dominique Celis, trente ans après l’extermination des Tutsis au Rwanda, du 7 avril au 17 juillet 1994, est l’occasion de proposer au public un grand débat autour de la mémoire collective de ce génocide au cours duquel près d’un million de Tutsis ont été exterminés.

Dominique Celis

Dominique Celis est née au Burundi, d'une mère rwandaise et d'un père belge. Après une enfance au Rwanda, une adolescence au Congo-Kinshasa, elle passe vingt ans en Belgique. Agrégée en philosophie, elle vit au Rwanda depuis dix ans. Son premier roman, Ainsi pleurent nos hommes, est paru à la rentrée 2022 aux éditions Philippe Rey.

Son programme

Dominique Celis est arrivée à Nancy le samedi 20 janvier. Elle est accueillie à la résidence universitaire de Boudonville du 22 janvier au 15 mars.

Lors de sa résidence, elle proposera un cycle d’ateliers aux étudiants inscrits. Deux rencontres avec l’autrice sont également organisées pour les étudiants le jeudi 1^er février à la faculté de lettres à Nancy et le mercredi 21 février à la Station P0 du campus du Saulcy à Metz.

Le mercredi 13 mars, un docu/débat ouvert au grand public sera organisé au Ciné-Club de Saurupt, en présence de l’autrice Dominique Celis et du réalisateur Bernard Bellefroid. Le Crous Lorraine diffusera le documentaire « Une des mille collines ». Un temps d’échanges sur la thématique « regards croisés sur la cohabitation au Rwanda » est prévu à l’issue de la projection avec l’autrice et le réalisateur.

Ainsi pleurent nos hommes, éditions Philippe Rey, 2022

C'est un premier roman magistral qui raconte la dérive de l'histoire d'amour entre Erika et Vincent au Rwanda, 25 ans après le génocide des Tutsis.

Kigali, 2018. Depuis sa rupture avec Vincent, Erika vit sur un fil, et écrit à sa sœur pour "exorciser de son corps" un amour-dévastation qui l'habite toujours. Elle raconte son histoire, mais également celle des êtres fragiles auxquels elle est attachée, qui eux aussi tentent de vivre. Avec James, son frère second hand, Manzi, le séduisant karatéka, Maman Colonel, Tonton Damas, les cœurs débordants comme la mousse des bières décapsulées au bar L'Église, ils reconstruisent une nouvelle famille qui illumine ce roman.

Du Rwanda, pays aux mille collines florissantes, où après le génocide des Tutsis chacun a été forcé de tourner la page, Dominique Celis montre que derrière la rhétorique officielle d'unité nationale chacun a "incarcéré ses peines à perpète". Des blessures sans cesse ravivées lorsqu'on peut croiser les bourreaux d'hier au détour d'une station-service ou sur la rive calme du lac Kivu...

Dans ce saisissant premier roman, Erika fait le récit d'un amour qui tente de résister à la fatalité tragique héritée du passé. Même lorsque Vincent se sépare d'elle, leur passion charnelle ne faiblit pas, et c'est une femme vibrante de regrets, encore taraudée par le désir, qui rédige ces lettres splendides, puisque sur sa peau "rien ne veut s'effacer".